Vent des forêts

Pourquoi ?

Vent des Forêts est un centre d’art contemporain d’intérêt national qui souhaite mettre en valeur auprès du grand public le patrimoine forestier par la création artistique contemporaine. Dès 1997, l’artiste sculpteur François Davin a imaginé, développé puis structuré le projet Vent des Forêts dans le village de Lahaymeix.

Son objectif ? Dynamiser le territoire agricole et forestier, en perte d’attractivité, par la création artistique contemporaine. Pour ce faire, quoi de mieux que d’ouvrir un dialogue entre art et nature ? Le sculpteur a d’emblée associé le maire de sa commune, agriculteur, à son désir d’inviter des artistes à créer des œuvres dans cet environnement, affirmant ainsi l’ancrage local du projet dès son lancement. Il est porté depuis lors par une association qui fédère 6 villages (Fresnes-au-Mont, Lahaymeix, Dompcevrin, Nicey-sur-Aire, Pierrefitte-sur-Aire et Ville-devant-Belrain), ce qui en fait un acteur majeur du développement du territoire.

Comment ?

L’initiative Vent des Forêts offre aux artistes un espace de recherche et d’expérimentation mais déploie aussi un parcours d’art contemporain au cœur de la forêt, enrichi chaque année par de nouvelles œuvres. Des artistes (plasticiens, sculpteurs, designers…) sont invités à s’emparer de l’environnement forestier pour créer des œuvres in situ. Exposées en pleine nature, discrètes ou monumentales, elles se modifient avec le temps et au fil des saisons. Dès le départ, l’initiative a aussi été un moteur dans la redynamisation des sentiers de randonnée, incitant à une exploration respectueuse de la faune et de la flore locales. Le projet contribue à une revalorisation réfléchie et concertée de ces espaces naturels, en dialogue avec les autres acteurs du territoire et notamment les chasseurs, afin de garantir un partage équilibré.

Logés chez l’habitant, les artistes, français et internationaux, sont accompagnés par un vaste réseau de professionnels : plus de 80 artisans, des entreprises spécialisées et des lycées d’enseignement professionnel. Ils mettent à disposition des espaces mais aussi leur savoir-faire pour des expérimentations inédites, par exemple avec un chaudronnier, un tailleur de pierre, un sculpteur sur bois, un souffleur de verre ou encore des élèves en section fonderie. Avec des temps de résidence qui vont de plusieurs semaines à quelques mois, les artistes inscrivent leur production dans un environnement naturel, dans le respect des usages partagés de la forêt. Un projet ambitieux, audacieux et contemporain qui prend soin de ses bases rustiques et vernaculaires. Aujourd’hui, l’initiative jouit d’une reconnaissance artistique à l’échelle nationale, ce qui confère au site un statut d’espace de création.

Les artistes visuels sont particulièrement mis en avant, car leur travail est souvent plus accessible au grand public.Toutefois, Vent des Forêts cherche à explorer d’autres démarches et à diversifier les champs d’expression. En 2020, l’association débute le projet Maison Vent des Forêts après l’acquisition d’une ancienne ferme. Cet espace est dédié à l’accueil, à la médiation et à la création artistique. Situé au cœur du territoire meusien, ce lieu comprend quatre granges, des jardins et un café, et fédère encore davantage les habitants en devenant un lieu inédit de production culturelle et de partage. Cette maison devient également un espace de résonance, propice aux discussions sur les enjeux sociétaux et environnementaux, tel que le projet d’enfouissement des déchets nucléaires dans la Meuse.

Impact ?

Fruits de ces résidences, plus de 230 œuvres ont vu le jour, dont près de 150 sont actuellement visibles le long de 45 kilomètres de sentiers forestiers spécifiquement balisés et librement accessibles, composés de 7 boucles de 1 à 4 heures de marche. Depuis 2018, Vent des Forêts est médiateur agréé de l’action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France pour la région Grand Est.

Cette initiative a été fondamentale pour nourrir la dynamique du territoire en ce qu’elle a permis de diffuser un état d’esprit de confiance, de curiosité, de bienveillance, d’ouverture et de rencontre de l’autre (ouverture de chambres d’hôtes, augmentation du foncier, achat de maisons, installation d’artistes et d’artisans, réaffectation de bâtiments industriels, interactions entre artistes et scolaires, travail avec un centre de détention). Elle a également eu pour effet de provoquer un ré-émerveillement des habitants pour leur territoire, eux qui deviennent les hôtes des artistes en résidence, des visiteurs, et qui hébergent les œuvres dans leurs forêts. Conscients de l’atout que ce projet représente pour le développement du territoire et en termes d’emploi, les élus locaux et les collectivités y sont très attachés depuis son origine. Cette proximité doit néanmoins être sans cesse nourrie par le travail de plaidoyer mené par l’association.