Une résidence de création pour réenchanter le patrimoine naturel marin à travers le regard des artistes et la coopération
Qui ?
Quand ?
Date de création
2022
Durée
2022-2024
Où ?
Lieu d’implantation
Pamandzi
Aire d’action
Mayotte







L’essentiel pour s’inspirer
Pourquoi ?
Lancé en 2022 par le Parc Naturel Marin et la direction des affaires culturelles (DAC) de Mayotte, l’appel à candidature pour les résidences « L’art et la mer » est consacré aux enjeux écologiques de Mayotte, plus particulièrement en lien avec le milieu marin : le lagon du Parc Naturel Marin de Mayotte est l’un des plus grands et des plus riches au monde. Pour en améliorer la préservation dans une logique inclusive, le Parc souhaite impliquer les habitants dans une démarche de co-gestion, et valoriser ce milieu par la sensibilisation et l’art, en y intégrant également les personnes travaillant sur place, leurs savoirs et traditions.
Comment ?
L’appel à candidature est une invitation large à la rencontre et à la création : ouvert à tous types de disciplines artistiques, pour tout artiste résidant en France métropolitaine ou d’Outre-mer, pour favoriser une appropriation du paysage par des yeux extérieurs. Pour assurer l’ancrage local des projets proposés, les candidats sont tenus de s’inscrire dans l’une des 7 orientations de gestion du Parc Naturel marin, de proposer un volet de diffusion comprenant des actions d’éducation artistique et culturelle, de s’inscrire sur le temps long avec une implantation forte sur le territoire et d’adopter une démarche écoresponsable.
Le premier appel a donné à sept artistes l’opportunité et l’espace de penser et produire une œuvre sur l’année 2023, avant une phase de restitution, ayant eu lieu progressivement sur l’année 2024. D’une grande variété, mêlant arts plastiques, arts vivants, vidéo, expériences sonores et artisanat local entre autres, les œuvres ont néanmoins en commun l’interdisciplinarité et la représentation de l’univers marin sous toutes ses formes. « Une scène dans la vasière », du scénographe Jean-Christophe Lanquetin, est une installation éphémère dans la vasière des Badamiers (Petite terre), servant de scène à une série de performances artistiques. La danseuse et plasticienne Marine Nouvel a, elle, imaginé un archipel sonore et chorégraphique, basé sur des témoignages recueillis auprès d’habitants, l’écriture d’un récit et une recherche sur la matière, les sons et les gestes : « Si nos corps sont des îles ».
Les artistes explorent ainsi de façons différentes les écosystèmes marins. Nicolas Judelewicz, compositeur, à travers une partition mixant la mémoire sonore du patrimoine maritime mahorais (inventaire sonore des espèces, chants traditionnels chantés par des enfants mahorais), captée par le biais d’un sonar ; la plasticienne Aude Gourichon à travers un herbier, imprimé avec des techniques écologiques et à partir de dessins et de photographies, créant ainsi un nouvel écosystème ; le réalisateur et metteur en scène Simon Rouby a voulu valoriser le patrimoine corallien de l’île en créant une vidéo immersive en 3D qui mêle approche artistique et scientifique, par l’utilisation d’outils tels que le scan et la collaboration étroite avec la biologiste marine Isabel Urbina Barreto, une oeuvre intitulée « Coraux » ; enfin la céramiste Juliette Pelourdeau a réalisé un bestiaire maritime sous forme d’une fresque en céramique.
Un accent est aussi mis sur le patrimoine artisanal des habitants de l’île : Johanna Grégoire, une designer, dans « Mama Shingo, valorisation du sel de Bandrélé », utilise le design comme outil de valorisation du sel de Bandrélé, exploité à partir de techniques traditionnelles par les femmes du village.
Comme fil rouge de tous ces projets, la collaboration art-science, l’intégration de pratiques et savoirs traditionnels et la mise en avant de sujets cruciaux concernant la préservation des milieux naturels mahorais, comme ses récifs coralliens.
Impact ?
Les artistes sont incités à collaborer avec les gestionnaires scientifiques du Parc, afin de créer des synergies permettant de faciliter la diffusion de savoirs scientifiques et gestionnaires à des publics plus larges et par des biais nouveaux et accessibles. Enfin, les liens tissés avec les publics du territoire par des actions de médiation, des expositions et événements ou des animations font partie des éléments clés de diffusion, avec comme cible prioritaire les jeunes publics. S’il est difficile d’évaluer l’impact direct d’un tel projet, l’approche artistique et la collaboration scientifique ont bien suscité l’intérêt du public.
L’extra pour se mettre en action
Sur le chemin…
Initialement prévu pour être renouvelé tous les ans, l’importance accordée à la phase de restitution et d’implication des communautés locales dans les différents projets nécessite un temps plus long. Par ailleurs, le manque d’infrastructures culturelles et le contexte socio-politique de l’île demande une adaptation des artistes dans la manière de diffuser leurs œuvres (lieux, publics…). En 2025, sous réserve de conditions environnementales et politiques le permettant, l’appel à projets devrait être renouvelé.
Le regard de La fabrique des récits
Et si nous reconnaissions à tous des droits culturels qui permettent une (re)connaissance de nos environnements naturels ?
Sur tous les territoires, peuvent s’ancrer des processus créatifs catalyseurs de nouvelles coopérations et de nouveaux rapports aux écosystèmes locaux.
Autres initiatives
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Vent des forêts
Des résidences d’artistes pour créer des œuvres ancrées dans les caractéristiques du territoire.
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Culture du risque inondation
Des aventures artistiques immersives sur le thème du risque inondation.
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Artistes de rivières
Une résidence-mission pour recréer du lien entre des habitants et leur rivière.