Une résidence de création au collège/lycée pour éveiller la sensibilité des élèves au vivant non-humain
Qui ?
Porteur de l’initiative
Théâtre du Shabano
Partenaires
Fondation de France, DRAC Ile de France, Théâtre Roublot Fontenay-sous-Bois, Dispositif l’Art pour Grandir Ville de Paris, Fond de dotation Fontenay-Solidaire (Président Monsieur Jean François Gautrais, Maire de Fontenay-sous-Bois), le FDVA, Département du Val de Marne, Service culturel de la Ville de Champigny-sur-Marne, Conservatoire de Champigny-sur-Marne
Quand ?
Date de création
2022
Durée
En cours
Où ?
Lieu d’implantation
Fontenay-sous-Bois
Aire d’action
Ile-de-France






L’essentiel pour s’inspirer
Pourquoi ?
L’équipe du Théâtre du Shabano (compagnie de marionnettes) propose depuis 2022 une résidence artistique sur plusieurs mois, destinée à être intégrée dans le parcours scolaire au collège et au lycée. Inspirées par l’ouvrage « Je est un nous » de Jean-Philippe Pierron, elles invitent les élèves à réfléchir à leur relation interdépendante avec le vivant à travers l’exercice de l’écobiographie : raconter une histoire qui les relie à un animal, un arbre, une rivière ou des matières de la nature – une expérience qui peut devenir le point de départ d’un engagement pour le vivant. Organisée jusqu’ici dans des établissements de Paris, Champigny-sur-Marne et Fontenay-sous-Bois, l’initiative a notamment pour objectif de sensibiliser à ces sujets des jeunes issus de quartiers REP et REP+, qui laissent peu de place à la nature dans le quotidien.
Comment ?
Sur 6 à 7 mois, les élèves sont accompagnés dans un parcours qui les relie au vivant et à la pratique de l’écriture, mais aussi de la création sonore et imagée via, notamment, le théâtre d’ombres. Cela est rendu possible avec le soutien des professeurs de français et de SVT. Le programme démarre avec une sortie en nature avec les professeurs, des artistes et des experts afin de créer une connexion sensible et sensorielle au vivant, de leur pointer du doigt des choses qu’ils n’auraient pas vu seuls. Ce premier pas dans la beauté du vivant facilite l’émergence de souvenirs sur lesquels va se baser l’écriture.
Les élèves sont ensuite accompagnés dans le processus d’élaboration de leur éco-biographie à travers des ateliers d’écriture, des sorties scientifiques, des ateliers de mise en son et en images. Depuis 2024, le spectacle Extra-sensible de la compagnie Shabano leur est aussi proposé – il raconte à travers une expérience sensorielle les éco-biographies de scientifiques.
Le but est que chaque élève explore sa relation aux questions écologiques et mette en mots sa propre éco-biographie au fil des mois. À la fin de chaque édition du programme, une journée de restitution est organisée : les éco-biographies sont présentées sous forme de podcasts, ou de mise en image qui accompagnent la lecture des textes.
Impact ?
Depuis 2022, 13 classes ont été engagées dans la résidence, rassemblant des collégiens et lycéens de Paris, Champigny-sur-Marne et Fontenay-sous-Bois. Celle-ci a mené à la création de 85 textes éco-biographiques, 8 dystopies climatiques, ainsi que 6 créations sonores : 4 dramatiques radio et 2 créations sonores ou podcasts.
L’investissement des adolescents dans l’écriture et la restitution est une preuve du succès de l’initiative, comme en témoignent les textes produits. S’ils peuvent sembler peu concernés par la thématique au début du projet, l’engouement prend une fois qu’ils se laissent embarquer par la démarche. Pour ceux qui seraient déjà conscients et inquiets face aux sujets climatiques et environnementaux, le parcours met à disposition des outils pour comprendre et s’engager, la dimension scientifique du projet. L’alliance entre apport de connaissances et expériences sensibles et artistiques facilite le déclic et chacun finit par écrire sa propre éco-biographie.
Le processus de création et in fine l’impact de l’expérience pour les élèves sont personnels mais s’avèrent dans l’ensemble positifs : des questionnaires adressés à certains collégiens montrent qu’il se crée via cette expérience une vraie conscience du monde, plus citoyenne et éveillée. Par exemple, depuis la visite avec la naturaliste, certains et certaines élèves ont dit avoir tenté de reconnaître et comprendre les arbres qu’ils et elles croisent dans leur quotidien.
L’extra pour se mettre en action
Sur le chemin…
La dimension collective et inter-disciplinaire du processus est un facteur de son succès, comme le sont les artistes, professeurs et autres intervenants engagés dans la démarche. Pour la ville de Champigny-Sur-Marne, la rencontre avec le Théâtre du Shabano était une réponse à une absence d’offre culturelle pour la cible adolescente. En mettant à disposition des théâtres et en finançant en partie la résidence, la collectivité a permis aux élèves, parfois concernés par des carences éducatives, de s’ouvrir à d’autres formes d’apprentissages et de découvrir les lieux culturels de leur ville, peu appropriés par cette tranche d’âge. Dans ce cas, le partenariat noué avec le Conservatoire de la ville a été un facteur structurant.
Le regard de La fabrique des récits
Et si nous construisions notre patrimoine individuel en y intégrant notre relation aux non-humains ?
Apprendre à inclure tous les autres, humains et non-humains, dans les liens qui nous constituent mène à une conception élargie de notre appartenance à la société et de nos liens au monde et permet une cohabitation renouvelée.
Autres initiatives
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Greenwalk
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Comme un rayonnement
Une pièce chorégraphique conçue et proposée pour questionner l’abondance de l’énergie.
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Re-découverte du ruisseau Caravelle-Aygalades
Des ateliers artistiques pour re-découvrir un ruisseau à l’abandon.