Comme un rayonnement

Pourquoi ?

Comme un rayonnement est un ensemble de trois pièces chorégraphiques courtes (15 à 25 min), signées Youtci Erdos et portées par la Cie Scalène. Dans cette performance, trois danseuses sont éclairées grâce au mouvement corporel. Des vélos low-tech sont installés dans la salle et la production d’énergie provient uniquement du fait de pédaler pendant la représentation. La pièce invite à percevoir la question de l’énergie produite et consommée en dialogue avec celle, humaine, que nous communiquons les uns aux autres.

Plusieurs réflexions sont à l’origine du projet : la recherche d’autonomie énergétique, la physicalité du vélo proche de celle de la danse, le questionnement autour de la manière dont on dépense notre énergie et à quelles fins – celle de notre corps comme celle des technologies et des outils.

Comment ?

Le spectacle a été conçu selon une approche par le besoin et la capacité – tout en visant un rendu intéressant mais sans exubérance, il s’agit de penser la performance en fonction des besoins minimaux et de la capacité physique des personnes présentes dans l’équipe et le public – au lieu de compter sur l’accès à une énergie abondante. Ainsi, les représentations et la scène sont éclairées par des vélos conçus en collaboration avec l’association SETE (anciens ingénieurs) et une école d’ingénieurs.

Cette création art-science, low tech et autonome en énergie peut prendre plusieurs formes : un solo et deux quatuors sont aujourd’hui proposés. Selon les configurations, ce sont soit les membres du public, soit de l’équipe (danseuses, techniciens, chorégraphe…) qui pédalent pour éclairer la scène. Le son, lui, est assuré par un système de stockage de l’énergie solaire. Le risque fait inévitablement partie de l’expérimentation : si l’énergie n’est pas fournie sur le moment, pas de plan B ! Le dialogue entre les danseuses, les personnes sur les vélos et celles qui y assistent met en relief que l’énergie a un coût : ici nous percevons directement l’effort nécessaire pour alimenter les lumières.

Pour 2025, les vélos ne seront pas remisés : une pièce plus longue (1h15) en grand plateau est en cours de création, et naîtra pendant le festival Lumière sur les quais à Toulouse, avec plus de vélos nécessaires pour l’éclairer. Avec un autre objectif : mettre ces objets à disposition d’autres équipes artistiques.

Impact ?

L’approche adoptée fait de la pièce une expérience profondément participative : le public volontaire pour pédaler suit la « partition lumière » qui lui est transmise, et est immergé dans la pièce, en dialogue avec la création artistique. La fabrication de l’œuvre et du moment vécu est donc éminemment collective. La représentation débouche sur des discussions entre l’équipe, les spectateurs et potentiellement des experts invités, à la fin des performances, pour débattre sur les questions de l’énergie et de sa consommation et de créer un pont entre art et science.