Un festival pour rendre leur place dans le paysage aux écosystèmes sous-marins
Qui ?
Porteur de l’initiative
Les Tempestaires
Partenaires
Communauté de communes Belle-île-en-mer, Région Bretagne, Conseil général Morbihan, Scam, Fondation Banque populaire Grand Ouest, FDVA2
Quand ?
Date de création
2018
Durée
2 ans
Où ?
Lieu d’implantation
Belle-Île-en-mer
Aire d’action
Belle-Île-en-mer







L’essentiel pour s’inspirer
Pourquoi ?
Sur l’île de Belle-Île-en-Mer, on est immédiatement frappé par le paysage côtier, un environnement naturel qui suscite une vive émotion chez les membres de l’association Les Tempestaires. Menant déjà une activité d’éducation à l’image et au cinéma sur l’île, l’association souhaite aller plus loin en partageant et en transmettant cette émotion liée au territoire et à son milieu : c’est comme ça que naît le Festival Sous l’Eau, qui a connu deux éditions de deux jours chacune, en 2018 et 2020.
Sa vocation : sensibiliser à la beauté et à la richesse de l’environnement sous-marin de l’île pour celles et ceux qui n’en auraient pas conscience, renforcer cette prise de conscience pour les autres. Le prisme artistique a été choisi pour transmettre au mieux les émotions provoquées par ces milieux et leur beauté, à travers des interventions qui stimulent l’imaginaire poétique, afin de sensibiliser notamment à l’urgence environnementale. L’expérience se veut immersive dans le milieu qu’elle cherche à rendre visible. Ainsi, le festival a lieu en extérieur, sur la Pointe des Poulains, bande de terre de laquelle l’océan est visible à 180°.
Comment ?
« L’art mobilise, là où le documentaire analyse » est le manifeste du festival. Et l’art s’est déployé sous une multitude de formes au cours des deux éditions passées du festival, soulignant une multitude d’outils d’expression et de réflexion. Le public a pu découvrir une riche variété d’expériences artistiques, telles que des projections, des expositions photographiques, des lectures et des performances hybrides mêlant musique et interaction sensorielle. En parallèle, des interventions plus informationnelles et scientifiques ont enrichi l’événement, à travers des conférences animées par des spécialistes et certaines présentations d’actions menées par les gestionnaires des espaces naturels.
Les enjeux de temps des équipes de l’association et de financements manquants n’ont pas permis au festival d’être reconduit en 2022. Mais l’association poursuit son travail de diffusion et de transmission pour rendre compte de la beauté et de l’importance des paysages sous-marins. En effet, deux membres sont apnéistes et capturent des images sous-marines, dont certaines faisaient partie des films projetés lors du festival. Grâce à cela, l’association s’est vue confier la scénographie de l’étage de la Maison du littoral, située également sur la Pointe des Poulains, qui jusque-là proposait un espace pédagogique sur le milieu terrestre mais pas sur le milieu marin. Les Tempestaires ont donc aménagé cet espace d’un écran géant qui passe les projections des images tournées sous l’eau, d’un système son qui diffuse des captations sous-marines d’un artiste sonore, de photos en tirages et d’autres accessibles sur des bornes numériques, illustrant la variété des 5 biotopes sous-marins de l’île. Ce projet a également été permis par des alliances avec des élus et bénéficie aujourd’hui d’un financement de l’OFB pour étendre les prises de vue à tout le littoral breton. Grâce à cela, il est diffusé à l’échelle de la région Bretagne, avec des installations artistiques (films, bornes interactives de photos panoramiques…) donnant à voir les magnifiques paysages sous-marins cachés à un public qui ne mettrait pas la tête sous l’eau.
Impact ?
L’approche diversifiée (art, sensibilisation, gestion) a permis de toucher un large public, en visant d’abord les habitants de l’île, tout en s’adressant également à des passionnés de nature. Elle a su éveiller chez chacun une prise de conscience sur les enjeux liés à la préservation des milieux sous-marins et à l’urgence environnementale autour du territoire. Les événements organisés ont réussi à atteindre un large public : pour s’assurer de l’accessibilité, la plupart des temps forts étaient ouverts à tous sans billetterie. Les deux éditions du festival ont rassemblé plus de 1000 personnes, offrant une sensibilisation immersive et artistique à la richesse de l’environnement sous-marin. L’événement a suscité un fort engagement du public, qui a exprimé une réelle attente pour une continuité du projet. Les collectivités locales ont également joué un rôle clé, en soutenant activement l’initiative et en contribuant à sa valorisation auprès des habitants, renforçant ainsi son impact sur le territoire breton.
L’extra pour se mettre en action
Sur le chemin…
Si l’une des forces motrices du projet a été l’engouement des habitants pour ce format, il a aussi su susciter l’intérêt de la communauté de communes, du Conservatoire du Littoral et du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) de Belle-Île-en-Mer, en faisant naître de ces temps forts des occasions de communiquer sur leurs messages et leurs actions sur le territoire. Ainsi, l’intérêt de ces acteurs locaux et collectivités offre de nouvelles possibilités pour diffuser des messages importants et engagés en faveur de la biodiversité locale, de manière innovante comme le fait Les Tempestaires. Si des difficultés financières et un manque de temps des équipes ont freiné la pérennisation du festival après 2020, la forte adhésion des habitants et les partenariats institutionnels ont permis à l’initiative de se poursuivre sous d’autres formes, notamment à travers une scénographie permanente à la Maison du Littoral et des installations à travers la région.
Le regard de La fabrique des récits
Et si nous incluions le non-humain, l’invisible et le méconnu dans le patrimoine partagé du territoire ?
Contempler et s’émerveiller d’écosystèmes cachés, c’est élargir la manière dont on embrasse un paysage et la relation que l’on entretient avec celui-ci afin de lui reconnaître une place dans la culture qui nous constitue.
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