Un mouvement de décloisonnement des espaces extérieurs au service de la création et du commun
Qui ?
Porteur de l’initiative
Regards de Mômes
Partenaires
Ville de Bécherel, Département Ille & Vilaine, Région Bretagne, Ministère de la Culture
Quand ?
Date de création
2010
Durée
En cours
Où ?
Lieu d’implantation
Bécherel
Aire d’action
Bécherel





L’essentiel pour s’inspirer
Pourquoi ?
Depuis 2011, l’association Regards de Mômes organise des ateliers et des spectacles dans les jardins de Bécherel, afin de sensibiliser les habitants à la biodiversité et d’offrir aux enfants comme aux adultes des expériences artistiques ancrées dans la nature. À sa création, l’association s’installe dans une commune ayant déjà une dynamique culturelle bien active (Cité du livre…), mais toute cette activité se fait en intérieur, dans des environnements bâtis. En parallèle, beaucoup de jardins sont privés, fermés et laissés à l’abandon. Pourquoi ne pas les investir ? C’est ainsi que l’association entreprend d’ouvrir les jardins des particuliers et d’en faire des lieux de rassemblement culturel, entre humains mais aussi avec les non-humains.
Comment ?
Le projet de l’association a commencé à travers un premier format de festival, Ô Jardins Pestaculaires, pour lequel douze jardins de particuliers sont ouverts. Destiné en premier lieu aux enfants mais ouvert à tout type de public, ce festival programme des compagnies pour des performances d’art vivant (cirque, danse, mime…) en extérieur – ce qui nécessite parfois un accompagnement de type résidence pour adapter les formats. Des ateliers de poésie, de jardinage et d’exploration naturaliste sont aussi proposés. Devenant progressivement un rendez-vous incontournable pour la commune, le festival est reconduit chaque année, mais pas seulement.
Leur principe d’action : faire à partir des jardins et de leurs habitants non-humains, puis voir comment y intégrer des activités humaines. Ainsi, l’association dispose aujourd’hui d’un jardin festif et créatif appelé la guinguette, mais agit dans un archipel de jardins présents dans la ville, publics (ou qui le sont devenus suite aux actions de l’association) ou ouverts par leurs propriétaires pour des expositions notamment. Au quotidien, sont animés des chantiers participatifs de maraîchage, de brico-déco pour préparer les festivals, des ateliers d’émergences poétiques… qui accueillent les habitants tous âges confondus.
En 2024, l’association développe le projet « Tisser des liens avec le vivant ». Sur la base d’un inventaire de biodiversité réalisé dans sept jardins de la ville, un carnet des vivants sera édité, contenant des illustrations des habitants non-humains de ces jardins ainsi que de leurs jardiniers, les propriétaires des jardins. À partir de ces illustrations réalisées par une artiste, les habitants sont invités à participer à des ateliers de poésie pour écrire ce qu’elles leur font ressentir, accompagnés par un artiste poète. Le carnet final (janvier 2025) sera une combinaison de ces apports naturalistes, poétiques et artistiques, un outil pour reconnecter les habitants de Bécherel à leurs voisins non humains, qui peut être répliqué dans toutes les villes avec un processus similaire de co-construction.
D’autres activités sont à venir pour l’association, notamment la réhabilitation d’un jardin abandonné, mis à disposition par la mairie, pour l’aménager, avec une école de design, pour les non-humains avant tout. La place de l’humain dans le jardin et ce qu’il est possible d’y faire sera évoquée et questionnée dans un second temps.
Impact ?
L’initiative a réussi à mobiliser un large public local autour du festival et des ateliers qui l’accompagnent, avec une participation en constante augmentation. Plus de 2 000 personnes sont attendues chaque année lors du festival Ô Jardins Pestaculaires. L’ouverture des jardins privés et l’organisation d’événements ont permis de toucher aussi bien les enfants que leurs parents, renouvelant ainsi les imaginaires autour des espaces verts. Ce projet a offert une nouvelle vision artistique de ces jardins tout en créant des liens durables et intergénérationnels entre les habitants, redéfinissant ainsi la commune comme un lieu de rencontres et de créativité partagée. En impliquant activement les plus jeunes, cette initiative joue un rôle clé dans la sensibilisation et l’éducation, notamment à travers des actions pédagogiques sur l’écologie et la biodiversité.
L’extra pour se mettre en action
Sur le chemin…
Développer un projet comme celui-ci passe tout d’abord par un soutien de la part de la collectivité et notamment de la mairie qui a permis de rendre publics ces jardins et d’apporter un appui pour la gestion des événements et ateliers au niveau local. Mais c’est surtout la forte mobilisation de la communauté qui a permis la réussite et la pérennité du projet. Chaque année, ils sont plus de 100 bénévoles à participer à l’organisation et la logistique de l’événement.
Qu’est-ce que tout cela change pour la commune et ses habitants ? Selon un bénévole de longue date, ce qui commence par l’ouverture de son jardin évolue vers un engagement pérenne, une « vision différente de la commune », à la fois par la mise en valeur de ses espaces (ou)verts mais aussi par la rencontre du voisinage dans toute sa diversité sociale et culturelle. Pour la commune, c’est un collectif engagé sur lequel compter et avec lequel construire par des événements communs, du partage de compétences et de matériel…
Le regard de La fabrique des récits
Et si nous décloisonnions nos espaces de vie pour créer des lieux dédiés au vivre ensemble, humains et non-humains confondus ?
L’accès à la nature, le lien social et intergénérationnel, la création artistique, le faire ensemble, peuvent être réactivés et accélérés par l’ouverture d’espaces dédiés, passant du privé au commun.
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